Peintre / Techniques Mixtes

Amathéü & Ganz

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"Comme si par amour nous avions le choix"
Images numériques, marouflées de soie rehaussées à l’huile
72 X 89 cm


"Comme si par amour nous avions le choix"
Images numériques, marouflées de soie rehaussées à l’huile
72 X 89 cm

Catherine Amathéü, les yeux au ciel

L’oeuvre que conçoit l’artiste Catherine Amathéü intrigue, que ce soit par sa qualité, son expérience ou sa transversalité disciplinaire. Plasticienne complète, curieuse et déterminée tout à la fois, l’artiste livre au spectateur un travail abouti et pourtant sans cesse renouvelé. Passant avec plaisir et bonheur d’un champ d’expression à l’autre, l’imaginaire d’Amathéü se montre tout autant propice à exploiter ou détourner les moyens qu’offrent la peinture sur papier (pour ses travaux les plus anciens), la peinture sur soie, la broderie, la création d’artefacts en billes de verre, ou de pièces vidéo.

Loin d’exprimer un quelconque éparpillement de l’artiste, ces techniques et réalisations ont en commun une double dimension. Premièrement, toutes s’élaborent et se génèrent au départ d’un même élément, à la fois support et révélateur : la lumière, modulée, revisitée, est toujours explorée comme véhicule du sens. Dans le travail d’Amathéü, les jeux de reflet, de fluidité, de densité ou de transparence - souvent matérialisés par les verres de lunettes agencés entre eux ou simplement posés sur les oeuvres, perturbant la lecture, par exemple, des nombreux supports littéraires qu’elle exploite - impriment au regard du spectateur une conscience pointue de l’ambiguïté des conditions d’existence, tant matérielles qu’immatérielles, de toute chose et ceci par la diffraction du sens qui les justifie.

Cette observation en amène une seconde : le travail d’Amathéü, englobant objets bi ou tridimensionnels, espace et lumière, sons et citations, conduit à considérer, à l’instar des théories du microcosme et du macrocosme telles qu’elles régirent la conception médiévale du monde, que si chaque élément est une unique et indispensable pièce d’un infini puzzle, pareillement, en chacune se reproduit, sans simplification aucune, l’ensemble de la complexité de l’univers. Un tel travail, une telle démarche réflexive ne peut, bien entendu, souffrir de thématiques sans profondeur... l’insouciance - autant que l’esthétisme - n’a pas sa place ici, sinon pour renforcer ou cadenasser le véritable objet de la signification. L’artiste Catherine Amathéü rencontre la femme Catherine Amathéü; ensemble, elles quadrillent le champ d’investigation de la féminité qui leur est aussi intimement personnel que communément universel.

Qu’est-ce qu’être «femme» à l’heure d’aujourd’hui? Quelle place, quelles conditions, quelles ambivalences et contraintes consenties caractérisent au mieux la féminité contemporaine? Selon quels principes ou dilemmes? Autant de questions qui résonnent dans cette démarche particulière. Se côtoieront les images de l’isolement aux connotations carcérales, de la douleur comme vecteur conscient de surgissement du sens, de la puissance du rôle féminin au travers de son propre désir, de la grâce aussi, en un surprenant «ouvroir de conscience».

Oeuvres à voir, à écouter, à lire ou à déchiffrer, disposées dans des lieux qui deviennent - par cette intégration vivante et pleinement signifiante - machine à ressentir, à penser et à ressentir la pensée...

Tout ceci conduit immanquablement à considérer aussi bien les images d’extases religieuse ou sexuelle, que la dimension matérielle des oeuvres élaborées par Amathéü pour ce qu’elles sont exactement. Mêlant ancrage indéfectible à la réalité et proximité volontaire avec l’invisible au travers d’un labeur d’une incroyable minutie, ce travail s’incrit pleinement dans la tradition de la mystique féminine telle qu’elle fut déjà définie tant par Hildegarde von Bingen que Thérèse de Lisieux : plein assentiment à ce qui nous dépasse et souvent nous échappe, mais par ce biais si aléatoire qu’empruntent les vérités des états du corps. Qu’importe que l’homme soit croyant ou athée, il reste profondément symboliste et avide de vérités cachées...

Car, en conclusion, si le travail que réalise Catherine Amathéü depuis plus d’une décennie se doit d’être compris ainsi qu’une longue et attentive mise en lumière de la pureté des choses - même les plus sombres, les plus noires ou, cela va de soi, les plus «sales»-, c’est qu’à chaque intervention se propose une histoire de sensualité entre l’oeuvre et le spectateur.

Otto Ganz   
Catherine Amathéü, les yeux au ciel, approche de l’oeuvre, en cours.
 
 

Quelques mots sur Otto Ganz

Otto Ganz aime à dire qu’il est né quelque part aux frontières de l’Allemagne et du Hainaut, aux alentours de 1970, de parents identifiés. Et il ajoute, pour qui en douterait : « Pas encore décédé à ce jour. » De cette existence aux contours fluctuants surgit une exigence : écrire et rendre audible les murmures de nos vies, tapis dans les recoins des visages que nous rencontrons sans les voir.

Récits et romans multiplient les narrateurs, tant féminins que masculins, du vieillard à la jeune adolescente, tous confrontés au vertige d’une logique affolée, que le langage alimente autant qu’il dénude. Les mots et leur machine pensante y grouillent, s’y triturent et s’enroulent autour des êtres pour en disséquer la conscience et ses petites commodités. Les textes d’Otto Ganz disent les séismes provoqués par les croisements de solitudes, et la tension pourtant toujours renouvelée vers cet Absolu cher aux Romantiques allemands.

Chaque récit tire des fils du brouhaha ambiant, mais c’est par l’intrication de chacun d’eux que le sens se construit. Pas une oeuvre dont un détail ne renvoie à un acte déterminant d’une autre, de sorte que tous les personnages habitent, sans le savoir, le même monde, labyrinthique. Ils y explorent leur propre solitude, mais savent-ils l’attraction qui les pousse à se heurter les uns aux autres ?

Si Otto Ganz donne à entendre la part inévitable d’écho que charrie chaque destin isolé, il est lui-même avide de liens qui le nouent à d’autres voix, dans les romans à quatre mains avec Anne Guilbault ou Denys-Louis Colaux, dans l’image avec la plasticienne Catherine Amathéü, et dans la matière du poème avec Werner Lambersy.

Car Otto Ganz est aussi poète ; dans les recueils, qu’il livre avec parcimonie, le grouillement des récits fait place au souffle mesuré des mots, au plus juste de la brèche qui pourra entamer la masse compacte du réel. C’est ainsi qu’on entend, extraite du tumulte, la voix des âmes.

L’écriture d’Otto Ganz a quelque chose de grave, qui perturbe la pensée et force à s’asseoir pour l’entendre. J’aime l’écriture d’Otto Ganz, j’aime qu’elle me perde dans ses sinuosités. J’aime que l’écriture d’Otto Ganz me déboussole la pensée. Égée

novembre 2006  
Amathéü & Ganz
 

 

Lorsqu’ils se rencontrent en 2003, Catherine Amathéü et Otto Ganz ont le même âge et un parcours d’une quinzaine d’années derrière eux. Lauréate de plusieurs concours artistiques, la plasticienne Amathéü, par des oeuvres interrogeant les arcanes de la féminité et du désir, poursuit une carrière qui la fait remarquer tant en Belgique qu’à l’étranger. Ecrivain et plasticien, Ganz est l’auteur de plusieurs romans et recueils de poésie publiés en Belgique, en France et au Québec. De leur rencontre naît, dans un premier temps, une série de collaborations ponctuelles et, rapidement, se forge la volonté de lier plus profondément leurs deux signatures.

L’unification de leur production respective : concrètement, c’est une curieuse métamorphose qui s’est opérée, un jeu d’amplification qui, résonnant entre eux, a soudé leurs démarches propres. Catherine Amathéü et Otto Ganz poursuivent ensemble la construction d’un univers cohérent, labyrinthique, traversé d’éclats et de vibrations. Toute oeuvre est marquée de cette influence mutuelle, explicitement lorsque des mots se posent dans l’oeuvre, de façon plus invisible lorsque ce travail en commun participe de la gestation même de l’objet, photographique, multimédia, spacial, pictural ou littéraire.

Prise dans cet intervalle silencieux chargé de sens, chaque « image » est devenue tout autant le miroir que la caisse de résonance des clés textuelles qui raffermissent l’espace poétique : chaque ligne, chaque image, chaque mot, chaque thématique fait sens dans un véritable ensemble. Le geste de l’un comme clé d’un geste de l’autre, posé en accord ou en réponse à un autre geste, initial. Et ainsi… de suite en suite...

Extrait de la série "En la secrète"

Images numériques, marouflées de soie rehaussées à l’huile, 11.6 x 14.3 cm (par pièce)

 

 

2008


"Ne Vous fiez qu’à ce qui vous fixe"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
59 x 89 cm


"Nous Gravîmes les niveaux pour nous retrouver face à face"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
80 x 89 cm


"Chaque sommeil le temps d’une éclosion"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
89 x 72 cm

 

 


"Effeuillée 004"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
11.6 x 14.3 cm

 


"Ce qu’apporte le temps 004"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile

 


"Sur le fil d’un aile de papillon 002"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile, 11.6 x 14.3 cm

 


"Quelques visages de l’impatience 001"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
11.6 x 14.3 cm

 


"Quelques visages de l’impatience 005"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
11.6 x 14.3 cm

 


"L’instant posé 002"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile
11.6 x 14.3 cm

 


"Calligraphies"
Image numérique, marouflée de soie rehaussée à l’huile, 11.6 x 14.3 cm

 


La Toute fine ombre des fleurs
Éditions Maelström.

 


Les Vérités premières
Éditions Écolines, Flobecq, 2007.

 

Artistes de La Communauté Française de Belgique

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