Discipline :  Conceptuel / installation

Hughes Dubuisson

Contactez l'artiste 

adr: 133, av Wielemans Ceuppens  
1190 Bruxelles  


GSM:
+32(0)486/058.540  


E-mail:
hughes.dubuisson@gmail.com  

Le site Internet de l'artiste:
 www.hughesdubuisson.be  


Né le 28 juillet 1971 à Anderlecht.
Vit et travaille à Bruxelles

J’entretiens avec la peinture un rapport avant tout l’ordre affectif et physique dans le sens où je cherche, en l’aidant à se réaliser, à établir une relation de corps à corps avec celle-ci. Support métaphorique de la relation sexuelle, quête existentielle où l’acte pictural semble s’inscrire et faire la résurgence d’un état primitif profondément archaïque. Il y a dans l’action de caresser, décrasser, de pénétrer, de malaxer la pâte compacte et peu diluée, devenue substitut de la chair, de la boue, du putréfié, le besoin, la nécessité de combler par la tactilité un vide, un manque de "contact" avec le monde imprenable à nous.
A l’instar de la mère nous accouchant et devenue séparée, inaccessible, il y a le désir de retrouver le ventre originel, de se sentir appartenir à ce qui nous entoure par le moyen de la fusion avec et dans la matière.
Ainsi, pour le peintre, terrible complexé d’Oedipe d’avec Dieu et de l’Univers, vouloir devenir l’autre, devenir peinture et passer de l’état limité, fini d’humain, pensant et se mouvant à un état infiniment supérieur de ce que nous ne pouvons pas être étant vivant: matière informe, inerte, insensible, inhumaine, intemporelle, imperceptible, impalpable, in quantifiable, silencieuse en dehors de notre langage pour devenir continuité avec l’univers.
A ce titre, tel l’arbre, la terre, la montagne ou la poussière invisible de cosmos, la peinture est présente et existe en-dehors de l’humain. L’artiste, le peintre lui-même n’étant que le médium, le moteur utilisé par celle-ci pour participer à sa propre autoréalisation.

 

Hughes Dubuisson, l’illusion organique et l’émotion exubérante

L'oeuvre semble flotter, relief mixte de saillies et de trouées, ambiguë de la lourdeur de sa masse et de la légèreté de ses formes. Elle s'adosse au mur et s'appuie sur l'oeil, de toute son énergie. Croûtes de matière et chatoiement de couleurs gavent la rétine, Le corps est pris a partie par une interrogation verticale, un affrontement organique.

Dans le travail de Hughes Dubuisson, il y a, avant tout, un rapport à la matière, une matière qui se dédouble, comme s'il s'agissait de mieux se laisser décrypter ou, dans l'echange, de découpler deux dynamiques. D'un côté, la matérialité de la peinture; de l'autre, la terre, la boue, la glaise dont le mythe raconte qu'elle servit à façonner le premier homme. Le corps, ici, s'entend rappeler ses origines terraquées, s'envisage comme une structure mêlée de viscères et d'émotions. Face à l'oeuvre, l'épreuve est, à la fois, physique, tactile et visuelle se déroule dans des flux croises d'énergie. Elle établit un dialogue primordial, sauvage presque, brut.

Au départ, il y a le choix d'un tableau rectangulaire. De loin, le regard perçoit une filasse, un ton dominant et des touches de couleurs, souvent assourdies. De près, il s'avère que le tableau est bossué, traite en courbes et creux par empâtements. S'agit-il d'une montagne, avec ses traces de rochers, ou d'une vallée à la végétation diversifiée qui serait vue du ciel comme une carte en relief ? L'oeuvre n'est pas figurative, rien ne permet de l'affirmer. La peinture, toutefois, dans ses nuances comme dans son épaisseur, le laisse penser. Dans l'expérience nouvelle d'un tableau sans frontalité --autour duquel il faut tourner pour découvrir les lumières et les parts d'ombre--, un lien instinctif resurgit d'emblée réveillant le mythe ancien d'une harmonie avec la nature ou le rythme perdu d'un accord aux cadences des saisons.

Après, viennent les structures verticales, aux formes idéales pour interroger le corps des spectateurs, pour se donner --illusion de la peinture-- comme organisme vivant auquel il faut s'affronter, à moins de s'y égarer. Il y a de la violence dans les protubérances et de la tendresse dans les rondeurs, du mystère dans les creux, les raccords, une insondable profondeur dans les trouées. L'ensemble s'ajuste, abouti, comme la vie s'arrange du désordre et du hasard des jours.

Plus tard, naîtront sans doute des formes disloquées, des tableaux en morceaux, en lambeaux. L'idée de fragment fait son chemin, lentement, pour intégrer l'éparpillement et la cohérence, donner une identité à l'informe.

Peu importe la structure de l'oeuvre, il n'est jamais question de sa mise en scène ou d'un discours sur son processus. II n'y a pas, je l'ai dit, de figuration, mais pas non plus d'abstraction, rien que du concret, du réel, peut-être, s'il était définissable. II n'y a que de la peinture, cette pâte huileuse qui se donne à lire aussi bien dans sa masse que dans son éclat. Disons une peinture aux illusions organiques qui s'amuse avec la rétine et s'approprie la syntaxe débridée des émotions.

La nature n'obéit à aucune loi. Elle se développe et s'impose dans le chaos puis, peu à peu, se régule sans complaisance, s'équilibre. Dans le travail de Hughes Dubuisson, il n'y a pas d'état d'âme; seule, l'exubérance parait à sa place, enracinée dans un long frémissement.

Jack Keguenne avril 2000

 

Peintures Orogéniques

Nombreux ont (ré)clamé sa mort. Mais à chaque fois, la peinture n'a cesse de naître et de renaître, sous de nouvelles formes, opposant à un processus qui se voulait inéluctable et définitif, des réponses tangibles imparables. D'interrogations sur sa fonction représentative en résistances à I'omnipotence de I'image, d'analyses distanciées de ses propres composantes en exploitations effrénées de ses potentialités, la peinture trouve autant de raisons de continuer à être. C'est dans cette voie vitale que Hughes Dubuisson s'est engagé, renouant avec une appréhension matiériste de la peinture, forme peut-être la moins tolérée en cette période que caractérise I'usage du lisse et du diaphane.

Pourtant, avant d’être couleur, forme ou tout autre chose, la peinture est matière, tangible et palpable.

L'organiser en tableau impose au peintre de s'y mesurer dans une relation de corps à corps. Et c'est de cette confrontation prioritairement physique avec la matière que naissent les oeuvres de Hughes Dubuisson. Ses peintures renoncent effrontément à la planète du tableau pour se répandre dans I'espace, comme animées d'un processus organique autonome, n’obéissant à d'autres logiques que celle qui les anime.

Comme les mouvements orogéniques des plaques telluriques peuvent enfanter les montagnes, la peinture fait naître les aspérités, les turbulences de I'écorce, mais creuse aussi les anfractuosités secrètes où se fige la trace du geste et se rétracte la lumière du (premier) jour. En façonnant la peinture avec I'ambition d'un démiurge convaincu des possibilités de la matière - même s'il doute parfois de lui -Hughes Dubuisson soulève les questions essentielles de inexistence : celle de I'origine, celle de la fin qu'elle postule immédiatement - vieille mise en garde des vanitas- et celle du sens de ce cheminement inéluctable qu'est la vie.

Pierre-Olivier ROLLIN

 

 

 

 


Sans titre, plâtre,
102 x 52 x28cm
2004


Polyuréthane-polyester-fibre de verre, 50x95 cm 2003



Galerie ESPACE BLANCHE
exposition MATER MATERIAE
mars 2004

 


Boite, silicone, polyuréthane sur bois, 210 x 60 x 60 cm.,
Espace FRAME CONTEMPORARY PROJECTS, novembre 2001

 San titre, silicone polyuréthane sur bois, 250 x 250 x 180 cm., Châlet de Haute Nuit, Bruxelles, mai 2001

> Zoom

 

Intervention sur le lieu pour l'exposition "D'une chose à l'autre" Brasserie des Alliés - Charleroi, mai 2000

 

Peinture, huile mastic polyuréthane sur bois, 30 x 163 cm., Centre Cultrurel Jacques Franck, mars 99

 


Installation picturale dans les laboratoires d'anatomie et d'embryologie humaine, Faculté de Médecine ULB - Erasme, Mai 97


 Peinture, huile sur toile, 80 x 120 cm. Prix de la Commission de la Communauté Française au Concours Médiatine, 1997

 


Parking Painting, huile sur affiches marouflées sur le mur, AD Delhaize - Porte de Hal - Bruxelles - novembre 96

Zoom

Toutes les photos et textes présentés sur notre site Web sont soumis aux droits des artistes